L’orateur a insisté auprès des nombreux étudiants présents pour dire qu’il ne faut rien considérer comme acquis dans la construction européenne, y compris la libre circulation et la mobilité qui leur paraissent si naturelles. Car la construction européenne est en danger. Même en Italie, pays traditionnellement très favorable, seulement 30% des personnes disent aujourd’hui avoir une bonne opinion de l’UE. Or, on ne peut revenir, comme le souhaitent certains, aux frontières nationales : pour gérer les migrations par exemple, il faut impérativement un espace transnational européen. Il faut aussi apporter à ce niveau des réponses à la crise financière, sans oublier de prendre en compte les dimensions sociale et politique. La souveraineté ne peut plus être solitaire ; elle doit devenir solidaire. Le conférencier conclut en opérant un lien fort entre sécurité intérieure (renseignement, police) et extérieure (dimension militaire). Si nous échouons à créer cet espace de sécurité, l’UE continuera d’importer, à son détriment, l’instabilité de son voisinage.

La venue de Sandro Gozi a permis de mettre au point un Centre de réflexion et d’action pour l’Europe qui sera intégré dans le tout nouveau Centre de compétences Dusan Sidjanski en études européennes qui vient d’être créé à l’Université de Genève.